Libérons tous nos camarades!

 

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Bulletin n° 41 Date : 30 mars 2009

NOS MARTYRS

NOS DIRIGEANTS

NOTRE PARTI

SONT NOTRE AVENIR

L’histoire de notre Parti commence avec le Parti-Front révolutionnaire de libération de la Turquie (THKP-C) fondé sous la direction de Mahir Çayan en décembre 1970. Depuis 39 ans, nous luttons dans tous les terrains de la vie pour la libération des peuples de Turquie avec, au bout de nos bras, le drapeau de la résistance anti-impérialiste et anti-oligarchique. Il y eut des jours où notre bannière trempa dans notre sang. Il y eut des jours où nos mains portant le drapeau ont été lacérées. Il y eut des jours où nos porte-drapeaux furent abattus. Nous avons malgré tout poursuivi notre combat avec ferveur et obstination.

Le 30 mars 1994, nous avons annoncé à la population avec joie et honneur, la naissance du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). Aujourd’hui, ce même combat, nous le poursuivons avec le même enthousiasme et la même abnégation.

En 1970, nous avons emprunté le chemin de la révolution en Turquie et aujourd’hui, nous marchons dans la même voie.

En débutant notre marche, nous défendions le marxisme-léninisme. Aujourd’hui, il reste notre guide idéologique et politique.

En 1970, nous défendions le socialisme. Notre monde a connu d’importants bouleversements depuis. Le système socialiste, une fois tombé sous l’emprise de dirigeants révisionnistes, a subi des désastres considérables mais malgré ces défaites, nous continuons à défendre le socialisme.

L’ininterruption de notre combat, notre endurance face aux coups d’Etat, notre opiniâtreté, notre imperméabilité à tout déviationnisme, nous les devons à nos martyrs, à nos dirigeants et à cette boussole infaillible qu’est notre Parti.

Camarades, peuples de Turquie

C’est sous le leadership de Mahir Çayan que notre mouvement révolutionnaire s’est lancé dans la lutte pour la création d’une Turquie radicalement différente. Après l’assassinat le 30 mars 1972 de Mahir Çayan, les Parti-frontistes dispersés aux quatre coins du pays ont connu une brève période de confusion ; mais les Parti-frontistes qui sont demeurés dans la lutte ont, en très peu de temps, découvert leurs nouveaux leaders. Après Mahir Çayan, c’est notre camarade Dursun Karataþ qui allait prendre la relève. Il assuma son rôle de dirigeant jusqu’il y a peu. Comme on le sait, notre camarade qui est le fondateur et le secrétaire-général de notre Parti et que nous surnommons notre « Oncle » (maternel), nous l’avons perdu le 11 août 2008.

Tous les communiqués concernant la naissance de notre mouvement, notre reconstitution en parti ou encore nos actions qui ébranlèrent la Turquie ont été soit rédigés soit suggérés par l’Oncle. C’est également lui qui avait proposé que nous fassions du 30 mars, le début de nos « journées spéciales de commémoration de nos martyrs ». Aujourd’hui, notre dirigeant a rejoint la caravane de nos héros. Mais il est toujours avec nous, et nous avec lui.

Le 30 mars est l’un des moments historiques de la révolution en Turquie des plus emblématiques. Le point de départ est bien entendu Kizildere. En faisant de cette date, une journée de commémoration des martyrs, le mouvement révolutionnaire a renforcé l’importance et le sens de cette épopée. Finalement, avec la fondation le 30 mars du DHKP-C, nous avons décrété la période du 30 mars-17 avril « Journées de commémoration des martyrs de la révolution et de célébration de la fondation de notre Parti » et à cette occasion, nous tenons à exprimer notre reconnaissance à tous les dirigeants, les cadres, les responsables, les guerriers, les militants, les amis sincères de notre parti, pour tous leurs efforts à accroître notre espoir, pour tous leurs sacrifices. Nous appelons tous nos cadres, nos membres, nos sympathisants à accroître leurs efforts pour agrandir notre Parti.

Chaque martyr qui meurt dans la guerre de libération des peuples de Turquie incarne la dignité du peuple.

SOUVENONS-NOUS DE NOS MARTYRS !

L’un des facteurs qui renforce une croyance, un idéal, c’est le sacrifice des hommes qui en sont les partisans. Toute cause qui ambitionne d’améliorer l’avenir de l’humanité grandit avec ses martyrs. Ce fut toujours ainsi dans l’histoire. Et cela est encore vrai en ces jours où l’impérialisme tente de noyer dans le sang les luttes pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme.

En réalité, lorsque les peuples défendent leurs martyrs, ils défendent à la fois leur passé et leur avenir. Certains milieux considèrent qu’il n’est pas juste d’accorder tant d’importance aux martyrs et de parler trop d’eux. Ils trouvent même qu’il n’est pas juste de donner des martyrs dans le combat. Selon nous, les mouvements qui ne donnent pas de martyrs et qui ne respectent pas les martyrs sont des mouvements qui n’ont pas l’ambition de faire la révolution ni de conquérir le pouvoir. Quels que soient les termes par lesquels elles se définissent, ces organisations sont en dernière analyse des mouvements enchaînés au système. L’histoire et la réalité concrète nous apprennent qu’il est impossible pour un mouvement qui ne compte ni martyrs, ni captifs, de chasser l’impérialisme, de renverser les dictatures oligarchiques et de vaincre le fascisme. Notre lutte se poursuivra inévitablement avec des martyrs. Ils représentent face à l’idéologie bourgeoise, les valeurs du peuple, du patriotisme et du socialisme. Faire vivre nos martyrs, c’est en quelque sorte poser un acte contre l’idéologie bourgeoise. Se souvenir de nos martyrs, c’est rejeter l’égoïsme, l’individualisme et la dégénérescence imposés par l’ordre établi. Se souvenir d’eux, c’est donc se libérer des règles morales imposées par la bourgeoisie.

Nous savons que les martyrs d’une lutte pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme ne sont pas exclusivement les martyrs d’un mouvement politique donné. Ils sont les martyrs de tout le peuple. C’est ainsi que nous devons le voir et l’expliquer autour de nous.

Défendre nos martyrs et se souvenir d’eux, c’est une des facettes les plus importantes de la lutte que notre Oncle nous a enseigné pendant 38 ans. A présent, défendre notre Oncle et le faire vivre seront notre gage de fidélité à ses enseignements. Nous allons montrer que nous sommes les loyaux disciples de nos martyrs et leurs héritiers infatigables.

Des leaders comme Mahir Çayan et Dursun Karataþ sont une fierté pour notre peuple et pour le mouvement révolutionnaire.

DEFENDONS L’HERITAGE DE NOS DIRIGEANTS !

Mahir Çayan et Dursun Karataþ : Mahir est celui qui a tracé la voie vers la révolution en Turquie, tandis que Karataþ est celui qui a assuré que nous avancions sur cette voie de manière résolue. Chaque révolutionnaire peut et doit prendre exemple sur les connaissances théoriques, la pratique et la vie de ces deux dirigeants. Ce sont des dirigeants dans lesquels notre peuple pourra trouver des réponses aux questions comme « qui sont les révolutionnaires » ou « que veulent-ils ».

Toute leur vie, ils ont agi sans nourrir d’ambition personnelle. Ils n’ont pas hésité un seul instant à risquer leur vie dans les moments les plus critiques. Alors qu’il était encerclé avec ses compagnons à Kýzýldere, Mahir Çayan, répondit aux appels à la reddition : « nous ne sommes pas venus pour faire demi-tour mais pour mourir ». Dans les prisons de la junte militaire, quand il a fallu observer un jeûne jusqu’à la mort, Dursun Karataþ fut le premier à écrire son nom sur la liste des volontaires. En tant que dirigeants révolutionnaires, ils n’ont jamais demandé de traitement de faveur. Leur seul « privilège » fut de travailler plus que quiconque, être plus discipliné que quiconque, être plus dévoués que quiconque. C’est là la différence fondamentale entre les leaders de la bourgeoisie et ceux de la révolution.

Nous pouvons distinguer dans notre société deux classes sociales fondamentales: la bourgeoisie et le prolétariat. Ceux qui font de la politique, le font au nom de l’une de ses deux classes. Soit au nom de la bourgeoisie, soit au nom du prolétariat. Chaque acte politique sert soit les oppresseurs, soit les opprimés.

Dans cette dichotomie historique, Mahir Çayan et Dursun Karataþ sont les dirigeants et les instructeurs des opprimés, des exploités et des persécutés. Alors que leaders de l’ordre établi se surpassent par leur perversion, leur avidité et leur hypocrisie; nos leaders brillent par leur pureté d’esprit, leur candeur, leur droiture, leur désintéressement, leur vaillance, leur ferveur, leur magnanimité. Défendre les dirigeants révolutionnaires, c’est donc s’opposer à la fourberie et à la décadence. C’est défendre des valeurs généreuses. Honorer les dirigeants révolutionnaires, c’est s’insurger contre la duplicité et la charlatanerie de la politique bourgeoise envers les peuples. C’est défendre notre avenir. Car un peuple opprimé et exploité ne peut mettre fin à sa soumission que sous le commandement de dirigeants de leur qualité.

Malgré les deux grandes guerres de partage inter-impérialistes qui coûtèrent la vie à plusieurs dizaines de millions de personnes, le XXe siècle fut un siècle où les espoirs de l’humanité étaient vivaces, où les luttes de libération nationale et sociale étaient permanentes. Durant ce siècle, d’abord un sixième, ensuite un tiers de l’humanité se sont soustraits du mode d’exploitation de l’impérialisme et se sont libérés des dictatures fascistes. Les systèmes impérialiste et socialiste étaient deux mondes différents. Dans le premier, régnaient la faim, la misère et l’injustice. En revanche, dans le système socialiste, ces fléaux ont été résorbés. Le socialisme est parvenu à solutionner les problèmes fondamentaux de l’humanité, tels que l’éducation, la santé et le logement. La mécanique de propagande impérialiste a tourné à plein régime pour dissimuler cette réalité. Pourtant, ces objectifs avaient bien été réalisés.

Après l’écroulement du système socialiste dû aux faiblesses internes entraînées par une gouvernance révisionniste, la réalité des réalisations s’est faite encore plus visible. Hormis quelques pays, dans le monde d’aujourd’hui où domine l’impérialisme, on enregistre une augmentation considérable de la faim, de la misère et de l’injustice. Après l’effondrement du système socialiste, on prétendait que « désormais, dans un monde unipolaire, la paix absolue va régner, la planète entière vivra dans la prospérité ». Rien de tout cela ne s’est réalisé. Pour tous ceux qui connaissent le capitalisme, une telle évolution aurait été contre-nature. Le capitalisme est aujourd’hui responsable de la famine et de la pauvreté, deux crimes qui touchent 4 milliards d’êtres humains. Le capitalisme va continuer à appauvrir les peuples et à polluer notre monde. Par conséquent, la seule alternative demeure encore et toujours le SOCIALISME.

Si notre Parti est une alternative pour les peuples de Turquie, c’est parce que dans la lutte entre le capitalisme et le socialisme, notre Parti défend le socialisme.

Les problèmes de notre peuple sont loin d’être insolubles; mais ce qui complique leur résolution, ce sont la situation de dépendance de notre pays à l’impérialisme et sa soumission à une dictature oligarchique. Notre Parti est une alternative car il propose de chasser l’impérialisme de notre pays et de détruire la dictature oligarchique.

Nous sommes l’alternative; car nous bâtirons le Pouvoir révolutionnaire du peuple sur les ruines de l’ancien système; nous transformerons la nature du pouvoir qui désormais sera celui des exploités, c’est-à-dire celui de la majorité.

Nous sommes l’alternative; car nous savons comment chasser l’impérialisme de notre pays et comment détruire la dictature oligarchique. Nous prendrons le pouvoir en unifiant le peuple sur une ligne stratégique révolutionnaire anti-impérialiste et anti-oligarchique, grâce à une guerre populaire qui se mènera simultanément à la campagne et dans les villes. Cette stratégie est le fruit de l’expérience historique des peuples du monde et de l’analyse des conditions objectives de notre pays.

Défendre notre Parti, c’est défendre une alternative qui viendra à bout du système tyrannique et spoliateur et qui portera le peuple au pouvoir.

Agrandir le Parti, c’est accroître la lutte pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme.

Forces qui partagez ce projet, nous vous appelons à renforcer les rangs de notre Parti.

Opprimés, patriotes, travailleurs, consolidez notre Parti-Front. Le renforcement du Parti-Front, c’est le renforcement de la population. Avec un Parti-Front plus grand, notre libération est plus proche.

Peuples de Turquie, camarades !

Notre avenir, nous le bâtissons avec nos martyrs, nos dirigeants et notre parti. Ils sont notre dignité, notre fierté et notre espoir. Etreignons-les. La révolution en Turquie est aujourd’hui plus forte qu’hier grâce à eux et aux 39 années d’expérience et de capital moral qu’ils ont créés. Certes, en tant que Gauche de Turquie, nous souffrons de nombreux manquements, de nombreuses insuffisances. Dans la lutte des classes que nous menons, nous ne sommes pas efficaces et influents comme nous devrions l’être. Nos manquements et nos faiblesses ne sont pas un secret. Il n’y a pas de secret non plus sur le comment les dépasser. La solution consiste précisément à étreindre notre dignité, notre honneur et notre espoir. Nous avons remporté d’importantes victoires dans notre lutte pour l’émancipation du peuple. Nous avons créé de grandes traditions. Face aux juntes militaires et aux tempêtes contre-révolutionnaires qui ont déferlé sur le monde, nous sommes restés debout. Nous avons donné des centaines de martyrs mais nous n’avons jamais reculé, nous n’avons jamais renié notre idéal. L’histoire s’est écrite avec notre sang. Les éléments de réponse et de solution à nos problèmes se trouvent dans la lutte de nos martyrs, protagonistes de notre histoire, dans le mode de vie de nos dirigeants et plus généralement dans l’histoire du mouvement révolutionnaire. Durant toute son histoire, notre Parti a toujours érigé la sincérité envers le peuple et ses cadres en principe suprême. Ainsi, nous n’avons jamais recouru à l’exagération ni envers le peuple, ni envers nos cadres et ni envers nos sympathisants. Nous considérons que l’exagération est une forme de traîtrise. Nous n’avons jamais craint la confrontation avec nos erreurs. Car nous sommes sûrs de pouvoir les vaincre. Nous en avons la volonté et la détermination. Nous appelons une fois encore notre peuple et nos camarades à embrasser notre dignité, notre fierté et notre espoir avec détermination.

Nos martyrs, nos dirigeants et notre Parti sont nos remparts inexpugnables. Ce sont eux qui feront des peuples de Turquie, une force capable de conquérir le pouvoir.

Nos martyrs, nos dirigeants et notre Parti sont les témoins de notre invincibilité

Ils sont notre avenir.

Notre avenir, c’est le socialisme